vendredi 30 avril 2010

Jean-Luc Mélenchon encore... ok, après j'arrête.

Vu sur le site de Seb Musset, ces quatre vidéo de Jean-Luc Mélenchon. Interviewé par des bloggers, il revient sur le fameux épisode "contre les journalistes"... mais pas seulement. A plusieurs reprises, JLM nous expose sa vision de la politique et du monde ainsi que les moyens qu'il espère pouvoir un jour utiliser pour le changer, ce qui est assez intéressant. Suffisamment intéressant en tout cas pour que je les mette ici.


PG > MELENCHON ET LES MEDIAS p.1 // 14.04.2010 from politicenstock on Vimeo.



PG > MELENCHON ET LES MEDIAS p.2 // 14.04.2010 from politicenstock on Vimeo.



PG > MELENCHON ET LES MEDIAS p.3 // 14.04.2010 from politicenstock on Vimeo.



PG > MELENCHON ET LES MEDIAS p.4 // 14.04.2010 from politicenstock on Vimeo.




Et puis j'ai trouvé celle-là aussi, sur les réformes (scélérates) des retraites cette fois et de son traitement médiatique... Ça peut pas faire de mal.



PG > JEAN-LUC MELENCHON // LES RETRAITES ET LA PEUR // 14.04.2010 from politicenstock on Vimeo.

mercredi 21 avril 2010

Parfaite illustration 2.

Dans un rapide billet, le pertinent CSP, nous montre, une fois de plus, s'il en était encore besoin, que les journalistes sont trèèèèèèèèèèèès loin de "l'impartialité" requise par leur "déontologie".

En effet, à propos des retraites, voici ce qu'en dit un journaliste du Monde (quotidien dont on m'affirmait pourtant par un temps qu'il était plutôt de gauche...) :

"Plutôt que de tailler n'importe comment dans les budgets, ce qui risque de faire chuter la consommation et de porter atteinte à la croissance, pourquoi ne pas, dans certains pays, augmenter l'âge de la retraite ? On ferait d'une pierre deux coups : outre l'assainissement des finances publiques, cet allongement de la vie professionnelle favorise une moindre épargne et donc soutient la consommation et la croissance".

Et ça, bien sur, c'est d'une totale objectivité et ce n'est absolument pas orienté politiquement, hein? Notons qu'un tel commentaire sur les retraite émanant du Figaro ne m'aurait pas étonné et que j'aurais même trouvé ça normal. Mais venant d'un journal perçu comme "de gauche" ou (pire?) "neutre", c'est assez problématique. Je passe sur le contenu même de l'article et m'arrête simplement sur le fait qu'il s'agit d'une nouvelle illustration de la "liberté" de la presse : servilité assumée à l'idéologie dominante.

vendredi 9 avril 2010

Parfaite illustration.

Sans déconner. Nan mais sérieux, sans rire. Je pose la question : L’Est Républicain est-il un vrai journal ? Les personnes écrivant pour l’Est Républicain sont-ils des journalistes ? Et allons plus loin : la presse régionale est-elle véritablement journalistique ? Cela fait, je dois dire, un petit moment que je ne le crois plus. Ceci est d’ailleurs valable pour les jités de France3 Région. Dans l’un comme dans l’autre ce qui relève de l’information, la vraie, la bonne, la pertinente, celle qui devrait faire la une tous les jours est soit reléguée loin dans les pages (ou dans les reportages) du journal soit réduite à son plus expresse traitement. Car il faut bien comprendre que visiblement, pour les « journalistes » de ces médias, il faut à tout prix que leur journal soit le reflet de la région dont ils traitent. Aussi, peu importe qu’une entreprise faisant des profits licencie éhontément des centaines de salariés, le plus important reste de traiter de la fête du sabot se déroulant, pour la 26è année consécutive à Schmart-les-moselle parce que CA c’est l’information qui « intéresse les Lorrains ». Nous avions déjà eu l’occasion de critiquer le métier de journaliste (où plutôt ce qu’il est devenu) mais nous n’avions pas porté de regard plus appuyé sur la presse régionale. Et là il faut bien dire que ce ne peut que renforcer notre opinion.
Déjà, on notera l’originalité : en Lorraine, il y a deux grands quotidiens : le Républicain Lorrain et l’Est Républicain. Moui, effectivement, ils sont allés chercher loin pour trouver leurs noms respectifs. Je pense fonder un autre journal, il s’appellera le Lorrain Républicain ou peut-être le Républicain de l’Est, je me tâte encore. Bon, mais l’habit (et le nom) ne fait pas le moine me direz-vous et vous aurez raison. Aussi regardons un peu à l’intérieur. Et que trouvons-nous ? Ça :

(Pour ceux qui n'arriveraient pas à lire : "Non ils n'étaient pas en grève. Les étudiants de la fac de Lettres se la coulaient douce, mardi après-midi, vautrés sur la pelouse centrale encore humide des dernières pluies. Il savouraient les premiers rayons de soleil. Ils philosophaient peut-être sur le plaisir de ne rien faire ou pensaient à leurs copains de première année de médecine ou en prépa, en pleine révision de concours" Photo Denis MOUSTY.)

Aaaaah voilà du vrai travail journalistique. Voilà une information qu’elle est intéressante. Voilà l’éthique journalistique mise en avant et fort justement illustrée. Voilà qui donne tord à ces ennemis de la presse que sont Jean-Luc Mélenchon et consorts. Ahah, on fait moins les malins là ! Un article d’une puissance d’analyse à couper le souffle et qui va probablement révolutionner la presse régionale. Une photo, quatre phrases, un cliché populiste. Ça c’est de l’article.

Alors qu'en dire? Que démontre-t-il? Ne serait-ce pas là, la preuve de ce que nous disions des médias dans notre billet précédent ? A savoir que les journalistes ont une part non négligeable dans la façon dont « les Français » appréhendent les choses ? Si la fac de Lettres a une mauvaise image, à qui la faute ? La sienne ? Ou celle des politiques et des journalistes qui passent leur temps à la critiquer, à rabâcher toujours les mêmes discours consistant à dire qu’elle ne forme à rien, ne sert à rien, est le siège d’affreux gauchistes fainéants et futurs chômeurs ? Les journalistes peuvent bien se draper dans leur déontologie, leur liberté, leur impartialité, ce là sont TOUS des hypocrites. Les seuls qui ne le sont pas sont ceux qui admettent et avoue cette même hypocrisie. La liberté et la neutralité de la presse est une vaste plaisanterie qu’il est temps de mettre à mal. Que les journalistes avouent enfin pour qui, pour quoi ils roulent et on fera alors un pas vers la réelle liberté d’opinion. Car tant qu’ils avanceront cachés derrière le masque de l’objectivité, nous ne serons que dans le mensonge et la manipulation. En ouvrant le Figaro, on sait sur quel type d’article on va tomber. En ouvrant l’Humanité, de même. En ouvrant le Monde Diplomatique, pareil. Mais dans la presse ou les médias « non engagés », c’est un mensonge permanent. Les journalistes se mentent à eux-mêmes et mentent aux lecteurs-spectateurs. La bouse que nous venons de prendre pour cible le montre assez. Que l’Est Républicain affiche publiquement et une fois pour toute sa couleur politique et la dispute sera déjà plus honnête. Car il n’en est pas à son coup d’essai. Déjà les années passées lors des mobilisations étudiantes et des enseignants-chercheurs contre les réformes de l’Université (visant à détruire et privatiser l’Université, nous le rappelons) ils n’avaient de cesse que de mettre l’accent sur le « blocage » et les « examens » (cf. ici, en bas de la page). Les réformes ? Quelles réformes ? Je me souviens, il y a deux ans, de cette journaliste de France3 Lorraine qui était venue nous voir pour savoir si la fac était bloquée et si oui, jusque quand. S’est-elle posé la question de savoir POURQUOI la fac était bloquée ? Nooooon car voyez-vous ça n’intéresse pas les français. Insistons bien plutôt sur le fait que la fac de Lettres est bloquée, ça sera amplement suffisant pour montrer que, décidément, ces étudiants ne sont vraiment rien d’autres que des fainéants. Les premières lignes de ce texte de merde montrent assez combien que l’Est Républicain propage une telle vision du monde.
Mais pire encore. Non content de taper sur la fac de Lettres, le "journaliste inconnu" s’en va « glorifier », par contraste, les étudiants en classe prépas et en médecine. Non content de propager un cliché négatif, il en propage un « positif » : les classes prépas et la première année de médecine, voilà des formations qu’elles sont supers ! En voilà une belle illustration du chien de garde! Car en faisant cela, ce n’est pas seulement les filières littéraires et des sciences humaines qu’il attaque, c’est les filières bourgeoises qu’il défend. Autrement dit, son commentaire est plus qu’une simple insulte. C’est un message démontrant, s’il en était besoin, la servilité du journalis-t-m-e (choisissez) à la bourgeoisie. Qui va en classe prépas ? Qui va en médecine ? Les fils de bourgeois en grande partie. Qui va en fac de Lettre ? Les populations plus modestes. Et oui, ça c’est de l’analyse ! Ça c’est une information. Ça, ça devrait apparaitre dans les articles réalisés avec un sérieux journalistique. Les facultés de Lettres et de Sciences Humaines sont celles qui acceptent ou attirent le plus les étudiants issus de milieux défavorisés. Ce sont les seules facs qui n’apparaissent pas à ces populations comme « réservées » à « l’élite ». Voilà pourquoi la bourgeoisie au pouvoir n’a de cesse de frapper ces établissements, établissements de pauvres, de chômeurs, de fumeurs de haschich, d’alcooliques etc. C’est un véritable racisme de classe qui transparait alors et qui transparait dans cet article. Et la voilà, la véritable information.

Ces journalistes sont des ennemis de classe. Qu’on se le dise et qu’on agisse en conséquence.



A l'attention du photographe: Son seul nom apparaissant sur l'article, j'ai d'abord cru qu'il était responsable aussi bien de la photo que du commentaire incriminé. Il s'avère que ce n'est pas le cas et que je l'ai un peu trop vite accusé. Je m'en excuse. Néanmoins, je reste très suspicieux sur le fait que l'on puisse venir à la fac de Lettres, prendre une photo et s'en aller, sans n'avoir jamais l'idée d'un commentaire à faire sur cette photo. Car pour prendre une photo, il faut juger la scène intéressante pour une raison particulière. Or, cette raison à toutes les chance d'être exprimée dans un commentaire. Autrement dit, je doute fortement que le photographe n'ait rien à voir dans cette affaire, avec le commentaire, ne serait-ce parce que le photographe n'est pas réductible à son appareil photo...

samedi 3 avril 2010

Soutien.


Mélenchon: Les journalistes sont de "petites cervelles"
envoyé par ecoledejournalisme. - Regardez les dernières vidéos d'actu.

J’aime bien Jean-Luc Mélenchon. Je parle ici de l’homme, de son caractère et moins du camp politique qu’il représente (même si je préfère le Parti de Gauche à tout ce qu’il y a à sa droite). Dernièrement, on l’a vu dans une vidéo qui a fait grand bruit. On y voyait Mélenchon engueuler un étudiant en journalisme parce que celui-ci tenait absolument à ce qu’il se prononce sur un sujet qu’il jugeait (à raison) peu intéressant. Les critiques de Mélenchon se portèrent sur l’étudiant-journaliste mais allèrent jusqu’à la corporation journalistique elle-même. Alors bien sur que cela est excessif et qu’il est stupide de dire que « les journalistes, c’est tous les mêmes ». Néanmoins, il convient de s’interroger sur l’abus de langage de Mélenchon plutôt que de le condamner bêtement comme beaucoup de gens le font. Qu’àavoulu dire le chef du PG ? Quelle est sa critique ? Est-elle fondée ou non ?

En fait, sous le coup de la colère, ce que Mélenchon exprime de manière exagérée, c’est une chose qu’il a dite et qu’il dit régulièrement : les journalistes et le journalisme en général, forme(nt) l’opinion publique. Si « l’opinion public n’existe pas » en tant que telle pour Bourdieu, il n’en reste pas moins que le discours produit par les journalistes n’est pas sans conséquence. Or, ce que révèle la vidéo, c’est moins la pensée de Mélenchon (se méfier des journalistes qui ont un pouvoir qui les dépasse et qu’ils ne maitrisent pas) que l’illustration de la justesse de cette pensée (ce qui énerve Mélenchon puisqu’il considère problématique cet immense pouvoir des médias). L’illustration en question consiste à faire parler un homme politique dont les sujets de prédilections sont très politiques (au sens restreint cette fois, c’est-à-dire politique politicienne mais aussi, projet politique, propositions etc.) sur un sujet qui ne l’est pas (ou moins) : les maisons closes. Il est vrai que ce sujet peut être un sujet politique, peut être traité politiquement. Mais ça, ni le journaliste, ni Mélenchon, ni les politiques en général ne le font.


-Ouvrons ici une parenthèse. La plupart des sujets peuvent être traités de façon politique car la plupart des sujets sont politiques. En effet, il se trouve que tout sujet peut être appréhendé de telle sorte qu’il devient un enjeu politique. Nous l’avons bien vu avec la morale : alors que ceci peut et est souvent du ressort du privé, de l’individuel, on en vient facilement à la rendre politique. Mais cela est vrai également de sujets plus « anodins » comme la chirurgie esthétique, l’alimentation, les études, l’habitat… Tous ces sujets peuvent être appréhendés sous un point de vue politique en ceci qu’ils peuvent tous être inclus dans une problématique politique (exemple : la chirurgie esthétique doit-elle être remboursée par la sécurité sociale ? le fait que les pauvres mangent moins bien que les riches doit-il être une préoccupation politique ? les programmes de formation, d’enseignements doivent-ils répondre à une demande du monde du travail ou doivent-il avoir pour but l’émancipation de l’individu ? peut-on construire sa maison comme on veut ? etc.). Bien souvent, lorsqu’on parle de ces sujets, on adopte implicitement une réponse à ces questions si bien que notre propos est, d’un certain point de vue, politique : il signe un engagement dans tel ou tel camp. La philosophie de combat doit s’employer à montrer et à révéler dans quel camp se situe tel discours apparemment neutre et de bon sens. En disant que tout est politique, nous invitons le lecteur à se méfier voire à refuser les discours « objectifs », « neutres », « apolitiques ». La politique est partout, y compris et surtout dans les sujets qui en paraissent fort éloignés.-


Revenons à notre problématique des maisons closes. Assurément, Mélenchon aurait pu le traiter. Mais ne lui demandons pas une chose que plus personne ne fait… surtout pas les journalistes ou les politiques d’ailleurs. Et regardons plutôt ce qu’il veut dire. En refusant de parler sur un sujet qu’il considère comme non politique, ce qu’il veut dire, c’est que le journaliste et le journalisme en général, invite les politiques à parler de plus en plus sur des sujet « non-politiques » et, ça, forcément, ça tue la politique. Si encore, les politiques étaient autorisés ou savaient parler «politiquement » de sujets « non-politiques », on pourrait effectivement qualifier l’attitude de Mélenchon de complètement absurde et la condamner à raison. Mais ce n’est évidement pas le cas. Car que ce serait-il passé si Mélenchon avait accepté de répondre aux questions du journaliste ? Soit il aurait dit des choses bateaux, des poncifs (ce qui est probable étant donné l’absence de réflexion politique sur les sujets qui ne le sont naïvement pas), soit (et c’est moins probable) il en aurait parlé de manière politique et le journaliste l’aurait coupé en affirmant que « ça n’intéresse pas les français ». Et voilà bien le problème et ce que reproche Mélenchon au journaliste. C’est moins le sujet que la façon dont le journaliste demande qu’on le traite que Mélenchon condamne et refuse. Le reproche que nous faisons à Mélenchon est trop général et il ne serait pertinent que si le reproche que ce dernier fait au journaliste n’avait plus lieu d’être. Car le problème principal et premier, c’est le refus du journaliste de parler de politique (au sens restreint). Si nous affirmons que Mélenchon a tord comme beaucoup de mépriser beaucoup de sujets car, contrairement à eux, nous pensons qu’ils sont politiques (dans un sens large), nous condamnons à plus forte raison le journaliste qui refuse d’entendre parler de politique au sens large ET restreint.

Que vaut se reproche ? Est-il fondé ? Dans son caractère général, bien sur que non. Des journalistes un peu sérieux comme ceux du Diplo sont de parfaits contre-exemples et Mélenchon le sait. Dans ce journal, on montre justement comment des sujets « apolitiques » ont une face politique (au sens large et restreint). Mais, inversement, peut-on dire que le reproche que fait Mélenchon au journalisme est totalement infondé ? Les journalistes sont-ils tous du même acabit que ceux du Monde Diplomatique ? Bien sur que non. Serge Halimi, journaliste lui-même (mais au Diplo justement) en est parfaitement conscient. Dans son ouvrage Les nouveaux chiens de gardes, il montre comment l’immense majorité des journalistes se montre de servile et accepte de soutenir, de diffuser et de présenter l’idéologie des classes dominantes, le capitalisme et, plus précisément, le néo-libéralisme. Il révèle par conséquent que, contrairement à ce que croient (sincèrement en plus !) la grande majorité des journalistes, ils sont loin d’être impartiaux voire loin d’être libres. Mais ça, c’est un discours absolument inaudible pour elle. Ecoutez un peu comment Demorand sur Inter le matin se révolte quant un auditeur ou un invité attaque les journalistes, affirme qu’ils ne sont pas si indépendants que ça. C’est assez effarant alors que les preuves ne manquent pas. Ce que Serge Halimi montre moins mais qui n’est pas moins faux, c’est comment les journalistes façonnent l’opinion public, ou plutôt comment leurs discours pénètrent les esprits. Il faudrait développer ici les thèses de Chomsky ou de Bourdieu pour parfaitement expliquer cela. Nous nous contenterons d’inviter le lecteur à regarder les différences entre les sujets traités par les grands quotidiens et les journaux en général d’une part, et ceux traités par le Monde Diplomatique (par exemple) d’autre part. Dans le premier cas, les sujets sont toujours les mêmes, traités globalement de la même façon, avec les mêmes questions, les mêmes problématiques, les mêmes angles de vues. Un exemple frappant de conformité est le recours et l’utilisation des « sondages ». Que seraient les journaux sans les sondages ? Car lorsqu’une agence de sondage publie les résultats d’une étude montrant que si la présidentielle avait lieu aujourd’hui Aubry l’emporterait face à Sarko, quel soulagement pour nos médias : voilà quelque chose « qui intéresse les français » à raconter.

Ce dont les journalistes ne se rendent pas compte c’est qu’a force de se dire, de se répéter et de ne traiter que de sujets qui, croient-ils, « intéressent les français », ils façonnent un ensemble de problématiques, de sujets, de thèmes qui définiront de manière durable les problématiques, les sujet et les thèmes « qui intéressent les français ». Si l’opinion publique n’existe pas, c’est en ce sens : elle n’existe pas indépendamment de ce qu’en font les journalistes. La thèse journaliste d’une opinion publique est auto réalisatrice. Ce n’est pas l’opinion publique qui est a priori mais le corpus idéologique journalistique. Et à force de répéter, de rabâcher toujours les mêmes choses, ce corpus en vient à imprimer sa marque dans les esprits, construisant alors une opinions publique et un ensemble de choses « qui intéressent les français ». Nous y reviendront mais, par exemple, l’idée selon laquelle l’horizon indépassable de l’humanité est le capitalisme (There is no alternative, TINA), n’est pas une idée partagée par « les français » en raison de sa prétendue évidence. Si elle se retrouve majoritaire aujourd’hui, c’est que tout ce qui pourrait prouver l’inverse est systématiquement balayé par les médias et ce qui pourrait l’appuyer est retenu.


En conclusion donc, nous soutenons Mélenchon dans son attaque du journalisme car il met les pieds dans le plat. Nous le soutenons d’autant plus qu’en tant qu’homme politique et donc dépendant en grande partie de son image, de sa possibilité à développer et à faire entendre son discours, il est dépendant de ce qu’il critique. D’une certaine manière, Mélenchon se tire une balle dans le pied mais c’est assez salutaire.

Nous condamnons en revanche tous les individus, journalistes, notamment qui, loin de profiter de cette affaire pour se remettre en question, vont encore couiner que leur profession est toujours attaqué alors qu’ils sont gentils, libres et impartiaux. Partant, ceux qui les critiquent sont certainement des nazis qui en veulent à la liberté de la presse. Nous les invitons à sortir de leur bulle journalistique pour lire des ouvrages les concernant. Prendre un peu de recul sur ce qu’on est, voilà le véritable gage de liberté car connaitre sa conditions, c’est déjà connaitre ses limites. Mais il est vrai qu’entre faire cela et commenter le dernier sondage donnant Aubry gagnante contre Strauss-Kahn aux primaires socialistes, y’a pas photo…