Toute pensée politique est sous-tendue par des postulats et des positions philosophiques. Cependant, ces dernières ne sont pas toujours (voire ne sont jamais) explicites ou explicitées. De la sorte, les porteurs des idéologies sont le plus souvent ignorants de leurs propres options philosophiques. Mais parce que fondamentales, elles réapparaissent, émergent régulièrement des discours et des idées politiques.
La philosophie de combat a un double objectif. Premièrement, elle tente de révéler, de dévoiler les options philosophiques présentent dans les diverses positions politiques. Cette stratégie du dévoilement permet de constituer une nouvelle base de contestation, un nouveau plan de dispute. Et puisque la plupart des gens ignorent leurs propres fondations, ils sont incapables, le plus souvent de les défendre. Ce plan étant à la fois ce qui sous-tend tout le discours politique et celui qui est le moins défendu, il est donc le plan le plus facile pour détruire une idéologie politique. En délaissant le terrain philosophique, les politiques abandonnent un champ de bataille. La philosophie de combat prétend y revenir mieux armée que jamais grâce à une méthodologie moins spéculative et plus scientifique que la philosophie traditionnelle. En effet, en axant la réflexion philosophique non plus seulement sur des objets abstraits et idéaux mais aussi sur des objets concrets et empiriques, la philosophie de combat, philosophie sociale, prétend être à la fois le point de départ et le point de synthèse de multiples sciences sociales (sociologie, économie…). Dès lors, son discours puissant et solidement argumenté est en mesure de détruire aisément les faibles résistances que les politiques pourraient avancer sur un champ qu’ils ont depuis longtemps délaissé.
La philosophie de combat est ici dirigée contre le capitalisme. Elle s’attaquera donc aux postulats des doctrines philosophiques que la bourgeoisie a oubliés, lui préférant un discours superficiel et reposant sur « l’évidence » de ses mêmes postulats. Elle les attaquera certes, mais surtout, elle n’aura de cesse de les mettre à jour, de les expliciter, de les expliquer, bref, de les dévoiler afin que l’on puisse assez les analyser, première étape pour une critique efficace.
Le second objectif sera de donner les outils nécessaires pour réaliser la critique de ces postulats. Si nous n’hésiterons pas à les prendre directement pour cible, nous souhaitons également que cette capacité de critique philosophique soit partagée et diffusée entre et par tous ceux qui souhaitent et qui œuvrent d’une quelconque manière contre le capitalisme. Pour cela, il nous faudra vulgariser et expliquer des concepts et des positions philosophiques qui permettent une telle critique mais également qui permettent de construire une alternative. Mieux, afin que notre stratégie ne se retourne pas contre nous, afin que nous soyons en mesure de répondre philosophiquement aux attaques philosophiques portées sur nos propres positions, il nous faudra aussi expliciter et expliquer quelles sont nos propres fondations. En ayant conscience et connaissance de nos fondements, nous aurons alors un avantage non négligeable puisque nous serons :
1. En mesure de nous défendre,
2. En capacité de proposer des alternatives philosophiques donc politiques au capitalisme
3. D’une puissance bien supérieure à celle du camp adverse.
En résumé donc, la philosophie de combat contre le capitalisme se présente comme l’occasion d’ouvrir une nouvelle brèche dans le débat politique, ou plutôt d’en réactualiser une. Mais puisque, sur un terrain vierge ou abandonné, l’avantage est laissé à ceux qui arrivent les premiers (laissant ainsi le temps à ceux-ci de préparer aussi bien leurs attaques que leurs défense), nous pensons tenir là une manière particulièrement efficace de s’opposer à la doctrine capitalisme, quelque soit les formes qu’elle puisse prendre.
Nous avons un avantage énorme, profitons-en !
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