mercredi 14 septembre 2011
mercredi 13 octobre 2010
jeudi 20 mai 2010
Matthieu, 16 ans Jeune Pop' écervelé.
A titre personnel, je suis convaincu que ce blog est bien tenu par quelqu’un de réel qui pense et s’exprime sincèrement et exactement comme il le fait dans ses articles. Pourtant, je ne peux m’empêcher d’en douter à leur lecture et à celle de ses commentaires. Ce qui est intéressant ici, ce n’est pas tant que l’on puisse affirmer explicitement de telles choses (il suffit pour ça de ne pas être très cultivé ou pas très malin) mais de voir comment il peut exister des choses si absurdes qu’il devient impossible d’être tout à fait certain qu’il s’agit bien de choses réelles. C’est une expérience assez troublante que de se dire que l’absurdité que nous avons sous les yeux EST une absurdité. En théorie, les absurdités n’existent pas, justement parce qu’elles sont absurdes. A la rigueur, il s’agit de second degré, mais dans un tel cas, on peut effectivement penser que ce n’est pas l’absurdité elle-même qui existe, c’est son illustration, sa dénotation.
L’interrogation est ici « ontologique » : qu’est-ce qui fait la différence entre une caricature et une chose caricaturale comme le blog de Matthieu, 16 ans, jeune pop‘ écervelé ? Pour cela, il faut savoir ce qu’est une caricature. On pourrait proposer qu’une caricature est une opération consistant à « simplifier » une réalité (une personne, une situation, un propos) en lui autorisant un nombre extrêmement réduit de ses prédicats, de ses caractéristiques par suppression de tous les autres. Par exemple, la caricature du sportif est celle qui attribue à l’individu (le sportif) l’unique prédicat relatif à son sport (taper dans un ballon pour un footballeur, nager pour un nageur…). L’individu sportif n’a plus qu’un seul prédicat, qu’une seule caractéristique : celle définissant son activité. On pourrait presque dire que le sportif est réduit à son sport, l’individu à son activité. La caricature d’une personne consiste donc à réduire cette personne à ce qu’elle « est » ou plutôt à la façon dont on la dénote. Ainsi la caricature politique consiste à réduire le discours ou l’individu politique (de droite ou de gauche) à un ensemble de propositions simples et réduites (de droite ou de gauche) qui, parce qu’elles sont trop étroites et trop peu nombreuses, nient une partie de la réalité et deviennent alors absurdes en entrainant des paradoxes ou des situations impossibles. C’est de l’absurdité qui découle de cette réduction du complexe au simple que vient l’effet comique. Une des caractéristiques de la caricature est qu’on ne peut pas la caricaturer. En effet, puisqu’il s’agit déjà d’une chose « simple », on ne peut plus la réduire encore. Une autre en est qu’une caricature n’est pas réelle puisqu’elle consiste toujours à ôter au réel un ensemble de faits, de nuances, de prédicats, à abstraire l’objet à caricaturer tout ce qui fait qu’il est au monde (une histoire, un contexte, des liens et des rapports avec d’autres objets etc.). Caricaturer, c’est abstraire, arracher par l’esprit, un objet du monde concret et lui dénier un nombre considérable de ses caractéristiques afin de le simplifier au maximum pour produire les paradoxes et absurdités comiques. La caricature est donc une Idée-de-quelque-chose et n’existe donc pas en tant que telle.
Mais revenons à notre Matthieu. Si nous croyons qu’il existe réellement, nous ne pouvons pas lui attribuer sincèrement la caricature comme prédicat. Qu’est-ce à dire alors que d’affirmer que ce blog « est une caricature » ? Tout simplement qu’il est l’expression des idées de droite prises unilatéralement et l’une après l’autre, comme un caricaturiste ferait pour caricaturer plusieurs foi et à chaque fois sous un autre angle un ensemble complexe. Car n’oublions pas que si le footballeur n’est pas qu’une chose qui tape dans un ballon, c’en est aussi une. Le prédicat exacerbé et isolé dans la caricature n’est certes pas suffisant pour définir réellement l’objet caricaturé mais il reste un prédicat nécessaire. Inversement, il est possible de caricaturer un objet de diverses façon, d’autant de manière qu’il a de prédicat (par exemple, on pourrait également caricaturer le footballeur via son gout pour ses paies astronomiques, son langage souvent limité etc.). Autrement dit, la caricature déforme la réalité mais n’est pas un mensonge total. Une bonne caricature, pour fonctionner, doit dire quelque chose de vrai en partie. Ce que Matthieu nous présente donc à travers son blog, ce n’est pas « la droite » ou l’idéologie de droite réelle (à son grand regret me semble-t-il) mais les prédicats, les caractéristiques, les éléments, bref des parties toutes nécessaires mais jamais suffisantes qui font cette idéologie. Ces parties disent bien quelque chose en tant qu’elles sont les éléments constitutifs de l’idéologie libérale. Bien qu’ils soient déformés, il nous est alors possible de constater l’immense absurdité non pas seulement des propos caricaturaux du jeune Matthieu, 16 ans, Jeune Pop’ écervelé mais de l’idéologie, via ces éléments, qu’il entend défendre malgré sa maladresse qui ne peut que desservir un peu plus sa cause.
Et là dessus, y’a pas photo…
mercredi 19 mai 2010
Qu'est-ce que la Philosophie de Combat Contre le Capitalisme ?
Toute pensée politique est sous-tendue par des postulats et des positions philosophiques. Cependant, ces dernières ne sont pas toujours (voire ne sont jamais) explicites ou explicitées. De la sorte, les porteurs des idéologies sont le plus souvent ignorants de leurs propres options philosophiques. Mais parce que fondamentales, elles réapparaissent, émergent régulièrement des discours et des idées politiques.
La philosophie de combat a un double objectif. Premièrement, elle tente de révéler, de dévoiler les options philosophiques présentent dans les diverses positions politiques. Cette stratégie du dévoilement permet de constituer une nouvelle base de contestation, un nouveau plan de dispute. Et puisque la plupart des gens ignorent leurs propres fondations, ils sont incapables, le plus souvent de les défendre. Ce plan étant à la fois ce qui sous-tend tout le discours politique et celui qui est le moins défendu, il est donc le plan le plus facile pour détruire une idéologie politique. En délaissant le terrain philosophique, les politiques abandonnent un champ de bataille. La philosophie de combat prétend y revenir mieux armée que jamais grâce à une méthodologie moins spéculative et plus scientifique que la philosophie traditionnelle. En effet, en axant la réflexion philosophique non plus seulement sur des objets abstraits et idéaux mais aussi sur des objets concrets et empiriques, la philosophie de combat, philosophie sociale, prétend être à la fois le point de départ et le point de synthèse de multiples sciences sociales (sociologie, économie…). Dès lors, son discours puissant et solidement argumenté est en mesure de détruire aisément les faibles résistances que les politiques pourraient avancer sur un champ qu’ils ont depuis longtemps délaissé.
La philosophie de combat est ici dirigée contre le capitalisme. Elle s’attaquera donc aux postulats des doctrines philosophiques que la bourgeoisie a oubliés, lui préférant un discours superficiel et reposant sur « l’évidence » de ses mêmes postulats. Elle les attaquera certes, mais surtout, elle n’aura de cesse de les mettre à jour, de les expliciter, de les expliquer, bref, de les dévoiler afin que l’on puisse assez les analyser, première étape pour une critique efficace.
Le second objectif sera de donner les outils nécessaires pour réaliser la critique de ces postulats. Si nous n’hésiterons pas à les prendre directement pour cible, nous souhaitons également que cette capacité de critique philosophique soit partagée et diffusée entre et par tous ceux qui souhaitent et qui œuvrent d’une quelconque manière contre le capitalisme. Pour cela, il nous faudra vulgariser et expliquer des concepts et des positions philosophiques qui permettent une telle critique mais également qui permettent de construire une alternative. Mieux, afin que notre stratégie ne se retourne pas contre nous, afin que nous soyons en mesure de répondre philosophiquement aux attaques philosophiques portées sur nos propres positions, il nous faudra aussi expliciter et expliquer quelles sont nos propres fondations. En ayant conscience et connaissance de nos fondements, nous aurons alors un avantage non négligeable puisque nous serons :
1. En mesure de nous défendre,
2. En capacité de proposer des alternatives philosophiques donc politiques au capitalisme
3. D’une puissance bien supérieure à celle du camp adverse.
En résumé donc, la philosophie de combat contre le capitalisme se présente comme l’occasion d’ouvrir une nouvelle brèche dans le débat politique, ou plutôt d’en réactualiser une. Mais puisque, sur un terrain vierge ou abandonné, l’avantage est laissé à ceux qui arrivent les premiers (laissant ainsi le temps à ceux-ci de préparer aussi bien leurs attaques que leurs défense), nous pensons tenir là une manière particulièrement efficace de s’opposer à la doctrine capitalisme, quelque soit les formes qu’elle puisse prendre.
Nous avons un avantage énorme, profitons-en !
vendredi 30 avril 2010
Jean-Luc Mélenchon encore... ok, après j'arrête.
PG > MELENCHON ET LES MEDIAS p.1 // 14.04.2010 from politicenstock on Vimeo.
PG > MELENCHON ET LES MEDIAS p.2 // 14.04.2010 from politicenstock on Vimeo.
PG > MELENCHON ET LES MEDIAS p.3 // 14.04.2010 from politicenstock on Vimeo.
PG > MELENCHON ET LES MEDIAS p.4 // 14.04.2010 from politicenstock on Vimeo.
Et puis j'ai trouvé celle-là aussi, sur les réformes (scélérates) des retraites cette fois et de son traitement médiatique... Ça peut pas faire de mal.
PG > JEAN-LUC MELENCHON // LES RETRAITES ET LA PEUR // 14.04.2010 from politicenstock on Vimeo.
mercredi 21 avril 2010
Parfaite illustration 2.
En effet, à propos des retraites, voici ce qu'en dit un journaliste du Monde (quotidien dont on m'affirmait pourtant par un temps qu'il était plutôt de gauche...) :
"Plutôt que de tailler n'importe comment dans les budgets, ce qui risque de faire chuter la consommation et de porter atteinte à la croissance, pourquoi ne pas, dans certains pays, augmenter l'âge de la retraite ? On ferait d'une pierre deux coups : outre l'assainissement des finances publiques, cet allongement de la vie professionnelle favorise une moindre épargne et donc soutient la consommation et la croissance".
Et ça, bien sur, c'est d'une totale objectivité et ce n'est absolument pas orienté politiquement, hein? Notons qu'un tel commentaire sur les retraite émanant du Figaro ne m'aurait pas étonné et que j'aurais même trouvé ça normal. Mais venant d'un journal perçu comme "de gauche" ou (pire?) "neutre", c'est assez problématique. Je passe sur le contenu même de l'article et m'arrête simplement sur le fait qu'il s'agit d'une nouvelle illustration de la "liberté" de la presse : servilité assumée à l'idéologie dominante.
vendredi 9 avril 2010
Parfaite illustration.
Déjà, on notera l’originalité : en Lorraine, il y a deux grands quotidiens : le Républicain Lorrain et l’Est Républicain. Moui, effectivement, ils sont allés chercher loin pour trouver leurs noms respectifs. Je pense fonder un autre journal, il s’appellera le Lorrain Républicain ou peut-être le Républicain de l’Est, je me tâte encore. Bon, mais l’habit (et le nom) ne fait pas le moine me direz-vous et vous aurez raison. Aussi regardons un peu à l’intérieur. Et que trouvons-nous ? Ça :
(Pour ceux qui n'arriveraient pas à lire : "Non ils n'étaient pas en grève. Les étudiants de la fac de Lettres se la coulaient douce, mardi après-midi, vautrés sur la pelouse centrale encore humide des dernières pluies. Il savouraient les premiers rayons de soleil. Ils philosophaient peut-être sur le plaisir de ne rien faire ou pensaient à leurs copains de première année de médecine ou en prépa, en pleine révision de concours" Photo Denis MOUSTY.)
Aaaaah voilà du vrai travail journalistique. Voilà une information qu’elle est intéressante. Voilà l’éthique journalistique mise en avant et fort justement illustrée. Voilà qui donne tord à ces ennemis de la presse que sont Jean-Luc Mélenchon et consorts. Ahah, on fait moins les malins là ! Un article d’une puissance d’analyse à couper le souffle et qui va probablement révolutionner la presse régionale. Une photo, quatre phrases, un cliché populiste. Ça c’est de l’article.
Alors qu'en dire? Que démontre-t-il? Ne serait-ce pas là, la preuve de ce que nous disions des médias dans notre billet précédent ? A savoir que les journalistes ont une part non négligeable dans la façon dont « les Français » appréhendent les choses ? Si la fac de Lettres a une mauvaise image, à qui la faute ? La sienne ? Ou celle des politiques et des journalistes qui passent leur temps à la critiquer, à rabâcher toujours les mêmes discours consistant à dire qu’elle ne forme à rien, ne sert à rien, est le siège d’affreux gauchistes fainéants et futurs chômeurs ? Les journalistes peuvent bien se draper dans leur déontologie, leur liberté, leur impartialité, ce là sont TOUS des hypocrites. Les seuls qui ne le sont pas sont ceux qui admettent et avoue cette même hypocrisie. La liberté et la neutralité de la presse est une vaste plaisanterie qu’il est temps de mettre à mal. Que les journalistes avouent enfin pour qui, pour quoi ils roulent et on fera alors un pas vers la réelle liberté d’opinion. Car tant qu’ils avanceront cachés derrière le masque de l’objectivité, nous ne serons que dans le mensonge et la manipulation. En ouvrant le Figaro, on sait sur quel type d’article on va tomber. En ouvrant l’Humanité, de même. En ouvrant le Monde Diplomatique, pareil. Mais dans la presse ou les médias « non engagés », c’est un mensonge permanent. Les journalistes se mentent à eux-mêmes et mentent aux lecteurs-spectateurs. La bouse que nous venons de prendre pour cible le montre assez. Que l’Est Républicain affiche publiquement et une fois pour toute sa couleur politique et la dispute sera déjà plus honnête. Car il n’en est pas à son coup d’essai. Déjà les années passées lors des mobilisations étudiantes et des enseignants-chercheurs contre les réformes de l’Université (visant à détruire et privatiser l’Université, nous le rappelons) ils n’avaient de cesse que de mettre l’accent sur le « blocage » et les « examens » (cf. ici, en bas de la page). Les réformes ? Quelles réformes ? Je me souviens, il y a deux ans, de cette journaliste de France3 Lorraine qui était venue nous voir pour savoir si la fac était bloquée et si oui, jusque quand. S’est-elle posé la question de savoir POURQUOI la fac était bloquée ? Nooooon car voyez-vous ça n’intéresse pas les français. Insistons bien plutôt sur le fait que la fac de Lettres est bloquée, ça sera amplement suffisant pour montrer que, décidément, ces étudiants ne sont vraiment rien d’autres que des fainéants. Les premières lignes de ce texte de merde montrent assez combien que l’Est Républicain propage une telle vision du monde.
Mais pire encore. Non content de taper sur la fac de Lettres, le "journaliste inconnu" s’en va « glorifier », par contraste, les étudiants en classe prépas et en médecine. Non content de propager un cliché négatif, il en propage un « positif » : les classes prépas et la première année de médecine, voilà des formations qu’elles sont supers ! En voilà une belle illustration du chien de garde! Car en faisant cela, ce n’est pas seulement les filières littéraires et des sciences humaines qu’il attaque, c’est les filières bourgeoises qu’il défend. Autrement dit, son commentaire est plus qu’une simple insulte. C’est un message démontrant, s’il en était besoin, la servilité du journalis-t-m-e (choisissez) à la bourgeoisie. Qui va en classe prépas ? Qui va en médecine ? Les fils de bourgeois en grande partie. Qui va en fac de Lettre ? Les populations plus modestes. Et oui, ça c’est de l’analyse ! Ça c’est une information. Ça, ça devrait apparaitre dans les articles réalisés avec un sérieux journalistique. Les facultés de Lettres et de Sciences Humaines sont celles qui acceptent ou attirent le plus les étudiants issus de milieux défavorisés. Ce sont les seules facs qui n’apparaissent pas à ces populations comme « réservées » à « l’élite ». Voilà pourquoi la bourgeoisie au pouvoir n’a de cesse de frapper ces établissements, établissements de pauvres, de chômeurs, de fumeurs de haschich, d’alcooliques etc. C’est un véritable racisme de classe qui transparait alors et qui transparait dans cet article. Et la voilà, la véritable information.
Ces journalistes sont des ennemis de classe. Qu’on se le dise et qu’on agisse en conséquence.
A l'attention du photographe: Son seul nom apparaissant sur l'article, j'ai d'abord cru qu'il était responsable aussi bien de la photo que du commentaire incriminé. Il s'avère que ce n'est pas le cas et que je l'ai un peu trop vite accusé. Je m'en excuse. Néanmoins, je reste très suspicieux sur le fait que l'on puisse venir à la fac de Lettres, prendre une photo et s'en aller, sans n'avoir jamais l'idée d'un commentaire à faire sur cette photo. Car pour prendre une photo, il faut juger la scène intéressante pour une raison particulière. Or, cette raison à toutes les chance d'être exprimée dans un commentaire. Autrement dit, je doute fortement que le photographe n'ait rien à voir dans cette affaire, avec le commentaire, ne serait-ce parce que le photographe n'est pas réductible à son appareil photo...